La chenille du chêne et du châtaigner - Bombyx disparate

La chenille du papillon Bombyx disparate (Lymantria dispar) est un ravageur des peuplements de feuillus, dont l’aire de répartition en France couvre la totalité de la chênaie.

Les cycles de pullulation durent de 2 à 4 ans, avec une période de latence de 6 à 12 ans entre chaque cycle. Ils conduisent à une défoliation de haute intensité qui ne provoque pas la mort des arbres, mais peut affaiblir les peuplements. Contrairement au Bombyx cul brun et aux chenilles processionnaires du pin et du chêne, les chenilles de Bombyx disparate ne possèdent pas de poils urticants : il n’y a pas de risques pour la santé humaine. Dans les forêts à vocation touristique ou suburbaines, les nuisances viennent des chutes de chenilles et de l’aspect « incendié » des forêts.

Bombyx disparate n’est pas un organisme réglementé et ne fait pas à ce titre l’objet d’une surveillance et d’une lutte obligatoire par l’État. Par répercussion, il n’existe pas de mécanisme d’indemnisation au titre du sanitaire, que celui-ci soit pris en charge par l’État (ministère chargé de l’agriculture) ou par la profession agricole au titre de la solidarité inter filières (Fonds national de mutualisation sanitaire et environnementale - FMSE).

La forêt corse est régulièrement affectée par la pullulation de chenilles de Bombyx disparate, avec une fréquence respectivement de 20 et 40 ans pour les forêts de basse et haute altitude (derniers épisodes avant celui de 2024 en 2018 pour les forêts de l’Extrême-Sud et en 2020 pour le Sartenais).

L’épisode de pullulation du printemps 2024 touche les forêts du centre Corse. S’il n’existe pas de risque sanitaire et d’enjeux pour la santé humaine, la défoliation printanière compromet la production de glands pour la saison suivante. En conséquence, une partie des éleveurs, de porcs et de petits ruminants notamment, s’inquiète légitimement de cette perte de ressource alimentaire pour leur cheptel et les effets sur la production de lait. Pourtant, il faut le redire : les arbres vont repartir et pouvoir à nouveau produire des fruits les années suivantes.

En effet, les populations de chenilles se régulent naturellement, suite à la diminution de ressource alimentaire et à l’accroissement des prédateurs (oiseaux…), qui finit toujours par arriver. Même si cela peur paraître contre-intuitif, la solution la moins coûteuse consiste à attendre que l’épisode invasif cesse.

La lutte (piégeage, lutte biologique) est certes possible, mais se limite à des peuplements sensibles (parcs et jardins). Elle n’est en général pas mise en œuvre sur les massifs forestiers à grande échelle du fait de leur étendue et des difficultés techniques que cela pose.

Les différents moyens de lutte sont les suivants :

• utiliser des pièges à phéromones pour limiter les populations de papillon l’été. Les phéromones sexuelles attirent les mâles et empêchent ainsi la reproduction et donc la prolifération du Bombyx. Les phéromones et les pièges sont disponibles dans le commerce. Il convient de s’assurer avant achat qu’ils sont bien adaptés pour le Bombyx disparate (Lymantria dispar) ;

• contre la chenille, des produits de biocontrôle à base de Bacillus thuringiensis, pulvérisés directement sur les arbres et les zones infestées, peuvent s’avérer efficaces. Il s’agit de bactéries entomophages qui détruiront les larves du papillon. Mais là encore, la pulvérisation sur le terrain en grandeur nature n’est pas évidente ;

• il existe également des auxiliaires, ennemis naturels du Bombyx disparate, qui participeront à la régulation des populations : les mésanges, les chauves-souris ou encore certaines araignées ou certains coléoptères. Toute mesure de gestion qui facilite le maintien de leur habitat (maintien d’arbres morts, de cavités…) doit être encouragée.

Pour connaître l’évolution de l’épidémie, les agriculteurs sont invités à consulter les correspondants observateurs forestiers du pôle interrégional de la santé des forêts sud-est dont les coordonnées sont précisées sur la page internet suivante :

https://draaf.paca.agriculture.gouv.fr/presentation-et-contacts-a233.html


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